Jonathan Tinhan : “Vito Hilton me dit d’aller au premier poteau et je marque”
Au micro de Philippe Sers, les acteurs du titre de Champion de France 2012 se sont succèdés. Jonathan Tinhan, peut-être pas le plus connu des écrivains de la plus belle page de notre histoire, mais buteur décisif à Dijon (1-1), un soir de mars, n’y échappait pas:
“Ce n’était pas ma première apparition, mais sur ce match-là, il y avait pas mal d’absents, notamment Olivier (Giroud) qui était suspendu. J’étais donc sur le banc, mais je ne m’attendais pas à rentrer. (…) Jusqu’ici, j’avais pu jouer quelques bouts de matchs, 5 ou 10 minutes. Là, en entrant à 25 minutes du terme, c’est vrai que j’avais l’occasion de montrer un peu plus, j’avais un peu plus de temps de prouver aussi que j’avais ma place dans ce groupe. Ça a été une belle opportunité que René Girard m’a offerte.“
L’attaquant polyvalent formé à Grenoble détaille ensuite sa rentrée dans un match compliqué où, une minute après avoir remplacé Souleymane Camara, les Dijonnais ouvrent le score par Gaël Kakuta.
“Ce n’était pas la rentrée la plus facile, à l’extérieur dans un match difficile où on avait du mal à produire notre jeu et imposer notre rythme. J’ai le souvenir d’un match vraiment difficile. (…) Je me souviens évidemment de ce but, je ne l’oublierai jamais, c’est gravé dans ma mémoire. C’est improbable que je marque de la tête, ça n’a jamais été l’une de mes qualités. Le scénario du but… Tout fait que je me dis que c’est vraiment un coup du destin : il fallait que ce soit à ce moment-là (88e, NDLR), il fallait que ce soit moi.“
Des propos plus vibrants encore quand l’attaquant pailladin évoque une discussion avec Vitorino Hilton avant que Marco Estrada ne s’élance.
“À la base, je voulais partir au deuxième poteau, et Vito vient me voir pour dire dans l’oreille : “Écoute je suis surveillé, on laisse tomber. Je fais un écran, c’est toi qui vas au premier poteau et je vais au deuxième.” C’est ce qu’on fait et j’arrive à couper la trajectoire et à marquer. Avec tous ces petits détails, vraiment, il ne pouvait pas en être autrement (sourire). Quand je mets le coup de tête, je sens bien le ballon, je sens qu’il part bien, et ensuite, je vois les filets trembler, sur le coup, j’ai du mal à réaliser. Mon pote Rémy Cabella m’a beaucoup chambré après le match : “Mais quand t’as marqué, tu ne savais pas quoi faire, limite, tu ne savais pas que tu avais marqué (sourire).” C’est vrai que j’ai eu du mal à réaliser. Quand tout est un peu redescendu, j’ai revu les images et j’étais très satisfait de l’avoir marqué.
Je suis content d’avoir ce petit truc, ce n’est pas grand-chose, mais j’en suis content. Je n’ai pas beaucoup contribué à ce titre de champion de France, mais au moins, j’ai ce petit truc-là, gravé en moi. J’ai la chance d’avoir aussi ce petit trophée, qui restera le Graal de ma carrière. (sourire)”
🏆 #CHAMP10NS⚡️ J.26 🆚 DFCO 1-1 MHSC
⚽️ Tinhan pic.twitter.com/vShgt5mvYK
— MHSC (@MontpellierHSC) March 3, 2022
Commentaires